En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies à des fins d'analyse et de confort de visite sur ce site. J'accepte

Haut
de page

aSHaSH

Une pièce d’Aurélien Bory pour Shantala Shivalingappa

Dans Shantala Shivalingappa, il y a Shiva, dieu de la danse. Shiva possède d’après les textes plus de mille noms. Il est un dieu créateur et destructeur. Seigneur des lieux de crémations, il se recouvre le corps de cendres. Shantala Shivalingappa a construit sa danse sur la figure de ce dieu, dont la vibration, rythme la manifestation du monde.

J’ai demandé à Shantala si elle voulait faire l’expérience de la cendre. La cendre n’est pas uniquement les résidus solides d’une combustion parfaite, elle est un processus. La cendre est un fertilisant. Elle s’inscrit dans un cycle de mort et de naissance. La cendre possède ainsi une potentialité de vie. Est-ce pour cela qu’elle est sacrée en Inde, que les champs de crémations possèdent une énergie particulière, que vie et mort sont une seule chose dans le cycle des réincarnations ? Que fait Shiva ? Il détruit et il danse.

J’ai rencontré Shantala Shivalingappa en 2008, dans les couloirs du théâtre, à Düsseldorf chez Pina Bausch. C’était le dernier festival « Drei wochen mit Pina ». Shantala dansait avec Pina Bausch dans Nefes, elle présentait également un solo et aussi un duo avec Sidi Larbi Cherkaoui. C’est là que Shantala a vu Plus ou moins l’infini. Il s’est passé dans ce lieu une forte convergence, qui me paraît presque irréelle tant elle a réuni d’éléments qui allaient être significatifs dans mon parcours et dans celui de Shantala. Quelque chose allait mourir ici et quelque chose d’autre allait renaître.

 

 

La danse de Shantala est faite de ce parcours entre le Kuchipudi et Pina Bausch, entre l’Inde et l’Europe, entre Shiva et Dionysos dont d’aucuns disent qu’ils sont issus d’un seul et même dieu, Shiva ayant été perpétué dans la mythologie hindoue alors que Dionysos, balayé par les cultes monothéistes était délaissé peu à peu en Europe, dieu errant, dieu du théâtre. Shantala n’a de cesse de réaliser des allers-retours entre Madras où elle est née et Paris où elle vit. Sa danse effectue un balancier perpétuel, quelque part entre mystique hindoue et physique quantique.

J’ai imaginé que Shantala Shivalingappa allait danser sur de la cendre pour aSH, dont le titre est composé des initiales et des finales de son nom. aSH est le dernier opus de la trilogie des portraits de femme, dix ans après l’avoir initiée, cette même année 2008 avec Questcequetudeviens? et poursuivie en 2012 avec Plexus. Dans cette trilogie où je prends comme point de départ, non pas l’espace qui est ma question au théâtre, mais une femme, une personne qui a son histoire. Il s’agit d’un être vivant qui se déploie par la danse. Avec aSH, Shantala Shivalingappa danse au-delà d’elle-même. Dans un dispositif de cendres et de vibrations, elle incarne Shiva qui permet au monde de se manifester et à l’espace de danser.

Aurélien Bory • Sept. 2017

L'essence de la réalité est mouvement

 Santatakchita

 

SHANTALA SHIVALINGAPPA
danseuse

Née à Madras, élevée à Paris, Shantala Shivalingappa grandit dans un monde empreint de danse et de musique, initiée dès son enfance par sa mère la danseuse Savitry Nair. Profondément émue et inspirée par la pureté et la grâce du style du Maître Vempati Chinna Satyam, Shantala se consacre au Kuchipudi et reçoit de son maître un entraînement rigoureux et intense.

Elle se produit en solo, accompagnée de ses musiciens Indiens, dans de nombreux théâtres et festivals (entre autres: Théâtre de la Ville-Paris, Sadler’s Wells–Londres, Mercat de les Flors-Barcelone, Jacob’s Pillow Festival-USA, New York City Center, Herbst Theatre- San Francisco) avec le désir ardent de faire connaître le Kuchipudi en Occident, de partager sa passion avec le plus grand nombre.

En Inde comme en Europe, le public la reconnaît comme une grande danseuse, sa très haute qualité technique s’alliant à une grâce et une sensibilité remarquables.

Depuis l’âge de 13 ans, elle a aussi eu le rare privilège de travailler avec les plus grands : Maurice Béjart ( 1789…et nous ), Peter Brook (pour qui elle interprète d’abord Miranda dans La Tempête , puis Ophélie dans  La Tragédie d’Hamlet ), Bartabas ( Chimère ), Pina Bausch ( O Dido , Néfès , Sacre du Printemps Bamboo Blues ), et Ushio Amagatsu qui crée un solo pour elle :  Ibuki .

Autant de rencontres qui font de son expérience artistique et humaine un parcours exceptionnel.

Aujourd’hui, Shantala partage son temps entre la création de nouvelles chorégraphies de Kuchipudi, construisant un répertoire nouveau empreint de sa marque personnelle, et les tournées de ses spectacles. Passionnée par les rencontres humaines et le cheminement artistique qu’elles provoquent, Shantala se plonge également dans ses projets de collaborations avec différents artistes dans l’exploration de la danse, de la musique, et du théâtre.

Ainsi, Play (2010), un duo avec le danseur et chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui ; Nineteen Mantras (2012), opéra moderne inspiré de mythes hindous, mis en scène par Giorgio Barberio Corsetti et dont Shantala a créé la chorégraphie, dansé par les élèves de l’Académie de la Scala à Milan ; Peer Gynt (2012) mis en scène par Irina Brook pour le Festival de Salzbourg, et où Shantala est danseuse-chanteuse-comédienne.

En 2013, Shantala remporte le prestigieux Bessie Award, prix de la danse à New-York pour « performance exceptionnelle » dans Shiva Ganga, un de ses soli Kuchipudi.

Les danses s'établissent sur la poussière des morts et les tombeaux poussent sous les pas de la joie

 Chateaubriand

 

DISTRIBUTION

Avec Shantala Shivalingappa
et Loïc Schild (percussions)

Conception, scénographie et mise en scène Aurélien Bory
Chorégraphie Shantala Shivalingappa
Composition musique live Loïc Schild
Collaboration artistique  Taïcyr Fadel
Création lumière  Arno Veyrat
assisté de Mallory Duhamel
Composition musique programmée  Joan Cambon
Conception technique décor  Pierre Dequivre, Stéphane Chipeaux-Dardé
Costumes  Manuela Agnesini
avec l’aide précieuse de Nathalie Trouvé

Régie générale  Thomas Dupeyron
Régie plateau  Michael Godbille ou Thomas Dupeyron
Régie son  Stéphane Ley
Régie lumière  François Dareys ou Thomas Dupeyron
Directrice de production  Florence Meurisse
Administrateur  Clément Séguier-Faucher
Presse  Agence Plan Bey

PRODUCTION Compagnie 111 – Aurélien Bory

COPRODUCTION ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie, Festival Montpellier Danse 2018, Agora – PNAC Boulazac-Nouvelle-Aquitaine, La Scala – Paris, L’Onde Théâtre Centre d’Art de Vélizy-Villacoublay. Avec la participation artistique de l’ENSATT-Lyon.

ACCUEIL EN RÉPÉTITIONS ET RÉSIDENCES La nouvelle Digue – Toulouse, ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie

La Compagnie 111 – Aurélien Bory est conventionnée par la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Occitanie – Ministère de la culture et de la communication, la Région Occitanie / Pyrénées – Méditerranée et la Mairie de Toulouse. Elle reçoit le soutien du Conseil Départemental de la Haute-Garonne.