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Installation

Un robot industriel entièrement recouvert d’une bâche noire forme une étrange sculpture mouvante. J’ai tiré l’installation Sans Objet du spectacle éponyme créé en 2009. Mais cette idée est antérieure à la création du spectacle et en constitue même une sorte de genèse.

Cette assemblage d’une bâche et d’une machine présente une forme à la limite du vivant. Les mouvements programmés de la machine provoquent des plis accidentels de la matière plastique, et la vie que prend cette matière me rappelle que le programmatique et l’accidentel caractérisent tout système vivant. La bâche noire passe des silhouettes humaines aux formes animales, des figures mythologiques aux personnages de science fiction. Les plis sont soulignés par la lumière. Le son augmente la double présence, celle de la machine, de la puissance de ses moteurs et celle de la matière qui prend vie dans le pli.

J’ai aussi imaginé cette installation comme une naissance. Au delà de l’apparition de la vie, il y a quelque chose de l’ordre de la naissance de la forme, question originelle, plaisir et mystère de l’art.

Aurélien Bory

 
telerama

Les robots ont la parole
06 janvier 2016

Des objets numériques détournés avec poésie et humour suscitent une inquiétude diffuse.

QUI ? Une expo, deux commissaires : Gilles Alvarez, directeur artistique de la biennale des arts numériques Némo, et José-Manuel Gonçalvès, directeur du Centquatre, présentent un panel d’oeuvres donnant un aperçu de la manière dont les nouvelles technologies sont aujourd’hui utilisées par les artistes contemporains, d’Anish Kapoor à la jeune Félicie d’Estienne d’Orves.

QUOI ? Des robots contre-performants et suppliants, un combat entre un radiateur et un frigo, des affichages d’aéroport qui génèrent une poésie aléatoire surréaliste… Avec beaucoup d’humour, le public est embarqué dans un véritable « techno freak show ». « La prosopopée consiste à faire « parler » une chose inanimée, rappelle Gilles Alvarez. Ici, le public n’entrera pas dans l’appartement se Steve Jobes, mais plutôt dans celui de Théophile Gautier, de Joris-Karl Huysmans ou de Philip K. Dick ».

COMMENT ? Si des oeuvres ont du mal à s’affirmer au-delà de la démonstration technique, la plupart modifient la perception du spectateur et/ou le champ de l’art. Telle la grande structure robotique d’Aurélien Bory, recouverte d’une bâche de chantier, qui évoque autant E.T. que le monstre du Loch Ness. Ou cette perceuse « maso » trouée à plusieurs endroits par la mèche qu’elle enserre et transformée par l’artiste Michel de Broin en « fontaine », référence à l’oeuvre éponyme de Marcel Duchamp. « En s’automutilant, elle a converti sa valeur d’usage en valeur d’art », remarque Dominique Moulon. Libérés de leur fonction, ces objets (d’art) d’un autre type suscitent une empathie teintée d’inquiétude. A méditer.

M.R.

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« Le metteur en scène Aurélien Bory déforme l’espace-temps en recouvrant un bras mécanique d’une bâche de lumière »

 Extrait - article paru dans Art Absolument (Septembre/Octobre 2015)